L’hypertension artérielle peut-elle engendrer des acouphènes ?

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L'hypertension, de part ses effets délétères sur la circulation sanguine, peut favoriser la survenue d'acouphènes pulsatiles et aggraver les perceptions de sifflement et de bourdonnement au niveau de l'oreille.
Comment l'hypertension, pathologie potentiellement grave touchant le système cardio-vasculaire, peut dans certains cas engendrer et/ou aggraver la perception de symptômes acouphéniques.

L’hypertension artérielle, pathologie de plus en plus répandue, est fortement suspectée de jouer un rôle déclenchant et/ou aggravant des symptômes acouphéniques. Il est intéressant de comprendre comment un phénomène étroitement lié à la circulation sanguine peut, du fait de ses différentes conséquences sur l’organisme, favoriser la survenue, l’intensité ou bien encore la durabilité d’un acouphène chronique. Il sera également pertinent de faire un focus sur cette catégorie particulière que sont les symptômes acouphéniques pulsatiles.

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Qu’est ce que l’hypertension artérielle (HTA) ?

L’hypertension artérielle, couramment connue sous le sigle HTA, est une pathologie qui toucherait à ce jour environ 14 millions de personnes en France. Directement corrélé à nos modes de vie, il apparaît que l’essor de cette pathologie devient très inquiétant.
En effet, sa prévalence mondiale a doublé en quarante ans, passant de près de 600 millions d’hypertendus au milieu des années 70 à plus de 1 milliard en 2015. L’HTA serait en outre la cause indirecte de 7,5 millions de décès annuels dans le monde, de part le risque d’accident cardiovasculaire qu’elle induit.

Une hyperpression du sang sur la paroi des artères

C’est la chronicité, le fait que l’état d’hypertension dure dans le temps, qui est pathologique. Sournoise, la maladie s’installe progressivement d’autant plus insidieusement que les symptômes ne sont pas toujours évidents à repérer. D’où l’importance capitale de procéder à des examens de contrôle réguliers.
On considère qu’une pression artérielle est dans la norme lorsque celle-ci est inférieure à 140/90 mmHg. En tout état de cause, la pression artérielle dite « systolique » ne doit pas dépasser le chiffre 15. La pression artérielle dite « diastolique » ne doit pas dépasser le chiffre 9.
L’hypertension artérielle est caractérisée par une valeur supérieure à 14/9 non épisodique, c’est à dire lorsque cette valeur perdure dans le temps de manière chronique.

Lien entre hypertension artérielle et acouphènes

Depuis les années 1940, on soupçonne l’HTA d’être une des causes possibles des symptômes acouphéniques. Cette causalité s’appuie sur trois mécanismes :
✔ L’HTA serait impliquée dans l’altération de la microcirculation de l’oreille interne
✔ L’HTA engendrerait la prise de certains médicaments antihypertenseurs dits « ototoxiques » (toxiques pour le système auditif)
✔ L’HTA pourrait accentuer la survenue de bruits générés par les vaisseaux sanguins. C’est le cas notamment en présence d’acouphènes pulsatiles.

Une étude menée auprès de 603 patients acouphéniques chroniques

Une étude française*, qui n’est plus toute récente, a permis de recueillir 603 questionnaires émanants de patients acouphéniques. De cette étude d’envergure, il ressort que les principaux problèmes de santé annexes des patients sujets aux acouphènes seraient en premier lieu les vertiges (dans une proportion de 30%), l’hypertension artérielle (dans une proportion de 25%) et enfin le cholestérol (chez une personne sur quatre).
*R. SIMEON, E. VORMES, R. DAUMAN, B. FRACHET – Les cahiers d’Oto-Rhino-Laryngologie, de Chirurgie Cervico-Faciale et d’Audiophonie, 2001.

Hypertension artérielle et acouphènes pulsatiles

L’acouphène pulsatile est une forme de symptôme dans laquelle le patient perçoit un bruit parasite qui bat de manière synchronisée avec son pouls. Ce type d’acouphène serait corrélé à une augmentation du flux sanguin dans les vaisseaux de la tête et/ou du cou. En raison de la proximité de ces vaisseaux et du système auditif, le patient se met alors à entendre la circulation sanguine. Il est à noter que l’acouphène pulsatile peut être unilatéral ou encore bilatéral.
Les acouphènes pulsatiles peuvent également provenir de la présence d’une tumeur glomique au niveau de l’oreille. Pathologie bénigne, cette tumeur vasculaire résulte d’un dépôt de cholestérol sur la paroi artérielle.

Acouphène et Athérosclérose

L’Athérosclérose est la conséquence d’une rigidification des vaisseaux sanguins présents dans la zone auditive. Ce processus découle généralement d’un excès de cholestérol et de dépôts graisseux.

Devenus moins souples et moins élastiques, les vaisseaux sanguins en cause engendrent une hausse de la pression ainsi que des perturbations circulatoires.
Ce sont ces même perturbations que le patient tend à capter, engendrant l’apparition d’acouphènes pulsatiles. L’Athérosclérose, du fait des turbulences qu’elle induit, est une sorte d’hypertension localisée qui se manifeste, entre autre, par des troubles auditifs.
Il arrive parfois que les symptômes pulsatiles proviennent d’un phénomène singulier : l’hypertension intracrânienne bénigne.

Acouphène et Hypertension intracrânienne idiopathique (HTIC)

 

Lorsque la pression est trop élevée à l’intérieur de la boîte crânienne, ce qui arrive quand le liquide céphalo-rachidien est présent en trop grande quantité, on parle alors d’Hypertension intracrânienne idiopathique (ou encore de pseudotumor cerebri). Ce phénomène est problématique car il peut engendrer des céphalées, des troubles de la vision ainsi que, parfois, l’apparition d’acouphènes pulsatiles. Il est à noter que cette affection peut se retrouver chez de jeunes femmes en surpoids.

Autres causes possibles d’acouphènes liées à la tension sanguine

Acouphènes et médicaments antihypertenseurs ototoxiques

On parle de médicaments ototoxiques pour désigner les traitements qui présentent une menace pour le système auditif. En effet, il apparaît que certaines molécules peuvent altérer certaines structures telles que la cochlée, le vestibule ou bien encore le nerf auditif.
Lorsqu’un médicament ototoxique induit des effets secondaires de cette nature, il n’est pas rare de constater l’apparition ou l’aggravation de symptômes tels que des sifflements et bourdonnements dans l’oreille, des vertiges ainsi que, potentiellement, une perte d’audition.
Or, il se trouve que certains traitements antihypertenseurs sont suspectés d’ototoxicité. C’est le cas de l’énalabril* (Rénitec) qui présenterait une menace pour la cochlée, cette partie de l’oreille interne à qui incombe le rôle de transformer les sons en signaux électriques transmis au cortex auditif.
*Source : Maripaule Peysson-Pelloux – 6 millions de malentendants – Octobre 2014

Acouphènes et hypotension artérielle

On utilise le terme hypotension artérielle pour désigner une trop faible pression du sang sur les parois artérielles. Bien que le fait d’avoir une pression sanguine inférieure à la moyenne n’est à ce jour pas considéré comme étant un risque sur la plan de la santé, il n’en demeure pas moins que le syndrome d’hypotension est régulièrement montré du doigt quand il s’agit de trouver des causes à l’acouphène.
C’est le cas, par exemple, de l’hypotension orthostatique laquelle se manifeste lors du passage de la position couchée à la position debout. Cette baisse de la pression sanguine transitoire pourrait être une des causes probables de certains acouphènes épisodiques qui surviennent le matin au lever.

Acouphènes et hyperlipidémie

L’hyperlipidémie est le terme que l’on utilise pour désigner un taux anormalement élevé de lipides (graisses) dans le sang. Sont également inclus dans la définition l’excès de cholestérol ainsi que les triglycérides. Ce déséquilibre se trouve être à l’origine de nombreuses pathologies dont certains troubles cardiaques et l’hypertension.
On prête à l’hyperlipidémie un pouvoir de nuisance sur la vascularisation cochléo-vestibulaire, c’est à dire que ses effets néfastes pourraient affecter les mécanismes de l’oreille interne.

Conseils pratiques pour réduire le risque d’hypertension

En premier lieu, il est vivement conseillé à toute personne atteinte d’hypertension de pratiquer de l’exercice physique. Bien entendu, cette pratique devra être adaptée à l’état de santé et à l’âge du patient. Elle devra en outre recueillir l’aval, en amont, d’un médecin du sport.

En second lieu, il est également conseillé d’adapter ses habitudes alimentaires en réduisant, par exemple, sa consommation de sel ce dernier jouant un rôle clé dans l’augmentation de la tension artérielle.

Il conviendra en outre de réduire l’absorption d’ingrédients trop gras et riches en cholestérol pouvant aggraver les risques d’artériosclérose. Aux charcuteries et jaunes d’œufs, il sera pertinent de substituer des huiles naturelles telles que l’huile d’olive, riche en graisses insaturées.

En troisième lieu, il sera judicieux d’éviter la consommation de boissons excitantes telles que l’alcool, le café, les energy drinks ainsi que le thé en trop grande quantité.

Enfin, et ce n’est plus un secret pour personne, il faut garder à l’esprit que le stress, la colère ainsi que l’ensemble des états émotionnels toxiques, lorsqu’il dure dans le temps, constituent un facteur aggravant d’hypertension. C’est la raison pour laquelle il est fortement recommandé d’investir un peu de son temps et de son énergie à la réduction du stress.

La Sophrologie, la méditation de pleine conscience et le yoga, pour ne citer que quelques exemples, sont des disciplines qui bénéficient aujourd’hui d’un vif engouement notamment parce qu’elles permettent de réguler efficacement les états émotionnels toxiques.

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