Home Les acouphènes pulsatiles

Les acouphènes pulsatiles

Qu'est ce qu'un acouphène pulsatile ?

Nous avons coutume de prendre notre pouls au niveau du poignet ou de la gorge. Il n’est en général pas prévu que le rythme cardiaque s’impose à nous à la manière d’un battement, d’un cliquetis ou de tout autre manifestation perçue au niveau de l’oreille. Qu’est ce que l’acouphène pulsatile, ce bruit parasite particulier qui semble battre la mesure dans notre tête ? Quels phénomènes anatomiques sont en cause ? Comment établir un diagnostic précis parmi la diversité de causes possibles ? Il faut savoir que, dans la grande majorité des cas, ce type d’acouphène s’avère être l’effet secondaire d’une anomalie qu’un praticien averti sera à même de diagnostiquer. Ce qui est somme toute rassurant. Voici un tour d’horizon pour essayer de mieux comprendre ce symptôme singulier qui en fait un acouphène pas comme les autres. 
Un acouphène pulsatile est un type de symptôme auditif caractérisé par des bruits calés sur le rythme cardiaque. Une seconde dénomination les qualifie d’acouphènes vasculaires. Ce type de symptôme appartient à la catégorie des acouphènes objectifs car le son parasite perçu par le patient existe bel et bien. Un médecin équipé d’instruments adaptés pourra capter ces sons.
Dans une grande majorité de cas, l’acouphène pulsatile se révèle unilatéral c’est à dire qu’il sera perçu soit dans l’oreille gauche soit dans l’oreille droite. Il peut également être temporaire, épisodique ou chronique. Il peut aussi se déclencher plutôt le soir ou la nuit et, dans certains cas, être accompagné de céphalées et de vertiges. De nombreuses personnes ressentent cette sensation après un effort intense. Cependant, chez certaines, la perception parasite demeure présente hors de tout contexte d’effort.

Origine vasculaire

Une origine vasculaire est souvent (mais pas toujours) présente derrière de tels troubles auditifs. Dans ce cas, ce sont des turbulences dans la circulation sanguine dans la région de l’appareil auditif qui causent l’acouphène pulsatile. Il est à noter que les causes peuvent être artérielles ou bien veineuses. Il n’est pas rare qu’un rétrécissement de conduit circulatoire puisse être à l’origine de cette manifestation pulsatile.

Une cause fréquente d’acouphène pulsatile

Ce symptôme est parfois révélateur de la présence d’une fistule durale. Le diagnostic ne pose pas de problème particulier et se résume souvent à une simple auscultation de la tête ainsi qu’une palpation des vaisseaux du cou. Dans l’éventualité où un doute subsisterait, le praticien pourra opter pour une artériographie afin d’infirmer ou de confirmer le diagnostic. L’embolisation reste un procédé courant et efficace d’occlusion de la fistule.
La fistule artérioveineuse durale du sinus latéral demeure une des causes les plus fréquente d’acouphènes pulsatiles artériels.
Ce sont des communications artérioveineuses qui apparaissent dans l’épaisseur de la dure-mère d’un sinus latéral. Ici, l’embolisation est effectuée de deux manières : soit par voie veineuse grâce à l’utilisation de coils, soit par voie artérielle via une solution gélifiante. Concernant la catégorie des acouphènes pulsatiles veineux, une des causes les plus fréquente demeure la saillie d’une granulation sous-arachnoïdienne dans la lumière d’un sinus latéral. Un traitement classique sera le stenting du sinus latéral.

Acouphène pulsatile et tumeur glomique

Egalement connue sous le nom de tumeur du glomus, il s’agit d’une tumeur vasculaire bénigne localisée non loin de l’appareil auditif. Souvent à l’origine d’une déficience d’audition, elle peut provoquer l’apparition d’un acouphène pulsatile. En fonction de l’âge et de l’état de santé du patient, le praticien pourra opter pour une intervention chirurgicale.

Acouphène pulsatile et Athérosclérose

Parfois, la présence de cholestérol et de divers résidus graisseux provoque une accumulation dans les vaisseaux sanguins périphériques de l’oreille interne. Cela a pour conséquence une perte d’élasticité de ces mêmes vaisseaux. C’est ce phénomène qui caractérise l’Athérosclérose.
L’écoulement du sang s’opère alors avec plus de difficultés ce qui a pour effet une augmentation localisée de la pression sanguine. Le phénomène se manifestant dans une région proche de l’appareil auditif, la perception des battements cardiaques se trouve alors renforcée ce qui peut provoquer la survenue d’un acouphène pulsatile.

Acouphène pulsatile et Hypersensibilité

Ce dernier peut également provenir d’une trop grande attention portée par le patient aux bruits circulatoires. Ce phénomène est un biais psychologique où le cerveau de la personne ne jouera plus son rôle de filtre. Résultat, des sons jusqu’alors totalement filtrés surgissent dans le champ de conscience avec pour effet de braquer un projecteur sur ces derniers.
Ici, l’acouphène est considéré comme subjectif c’est à dire que la seule personne à pouvoir entendre les sons parasites est le patient.

Acouphène pulsatile et Hypertension

Dans certains cas, l’acouphène pulsatile est l’effet secondaire d’une poussée d’hypertension artérielle. Il peut également être provoqué par une hypertension intracrânienne bénigne qui n’est autre que l’augmentation de la pression du liquide céphalo-rachidien entourant le cerveau.
Il est à noter que le stress, la fatigue ainsi que la prise de poids peuvent être des facteurs aggravants.

Acouphène pulsatile et Épanchement de fluide dans l’oreille

En temps normal, les régions centrales de l’oreille sont remplies d’air. Il n’est pas rare qu’un épanchement de fluide dans ces mêmes régions auditives puisse provoquer l’apparition d’acouphènes pulsatiles. La trompe d’Eustache risque alors l’inflammation ou l’infection.
Le praticien pourra préconiser des pulvérisations nasales, l’usage de décongestionnants ainsi que la prise d’antibiotiques pour solutionner le problème.

Acouphène pulsatile et Artères torsadées

La structure des artères peut parfois être à l’origine de problèmes au niveau de l’approvisionnement sanguin. Plus spécifiquement, les artères situées dans les régions de la tête et du cou. Si celles-ci ont une structure torsadée, il est possible qu’elles influent sur la fluidité de la circulation sanguine. Dans ce cas, il est possible que cette caractéristique engendre des symptômes acouphéniques de type pulsatiles.
Lorsque ce phénomène est en cause, les personnes touchées rapportent souvent une vive douleur concomitante aux sons parasites.

Autres causes possibles du symptôme pulsatile

Spasmes de l’oreille moyenne ou de la gorge, otospongiose c’est à dire production élevée et anormale d’os autour d’un des osselets de l’oreille, maladie de Paget à savoir des déformations osseuses associées à des troubles vasculaires, hyperthyroïdie c’est à dire production anormalement élevée d’hormones par la glande thyroïde.

Le diagnostic de l’oto-rhino-laryngologiste

Suite à l’apparition d’acouphènes pulsatiles non-éphémères, il est vivement recommandé de consulter un médecin ORL lequel pourra prendre l’initiative de prescrire des examens complémentaires afin de définir plus précisément l’origine des symptômes.
Il pourra par exemple opter pour une échographie doppler, technique utilisant les ultrasons qui permet de voir le flux sanguin à l’intérieur des vaisseaux de votre corps et de mesurer sa vitesse.
Il pourra également choisir de faire passer une artériographie laquelle utilise des rayons X contrôlés pour obtenir des images précises de l’organisme.
Une IRM (imagerie par résonance magnétique) pourra également se révéler pertinente. Elle permettra de mettre en lumière les irrégularités des vaisseaux sanguins grâce à l’utilisation de champs magnétique.
L’option angiographie est une solution efficace pour explorer plus en profondeur un vaisseau sanguin en particulier. L’utilisation d’un produit contrastant injecté directement dans le vaisseau concerné pourra mettre en lumière toute anomalie anatomique.
L’angiographie par résonance magnétique est un examen qui consiste à scanner le flux sanguin afin de révéler les parois intérieures des artères et veines. Cette inspection de haute précision permettra de diagnostiquer d’éventuelles anomalies pouvant causer des symptômes pulsatiles.
Il faut garder à l’esprit que, dans la plupart des cas, l’apparition d’un acouphène pulsatile est consécutif à un problème anatomique ou un défaut circulatoire artério-veineux. La bonne nouvelle est que ce genre de problématiques se traite plutôt bien par la chirurgie.
Dans les autres cas, à savoir ceux où aucune anomalie visible ne peut être détectée, il faudra se rapprocher des stratégies palliatives telles que la sophrologie, les thérapies comportementales et cognitives ou tout traitement alternatif reconnu pour son efficacité.
Ce contenu vous paraît intéressant ? Partagez-le !

5 sujets-experts qui peuvent vous intéresser

Cette image illustre l'application Diapason pour acouphènes chronique

Nouveauté 2019 : un traitement anti-acouphène qui se télécharge

Nous avions commencé à évoquer le sujet le mois dernier dans un dossier spécial consacré à l'inhibition résiduelle, c'est désormais officiel : l'application Diapason...
Comment la sophrologie agit-elle sur les acouphènes ?

Comment la sophrologie agit-elle sur les acouphènes ?

Trop souvent réduite, à cause de sa consonance, à une simple technique antalgique, la sophrologie s'avère en réalité d'une richesse qui va bien au...
Cette image illustre le sujet consacré au parasitage nocturne des acouphènes.

Acouphènes la nuit : comment renouer avec le sommeil ?

S'il l'on connait bien le pouvoir de nuisance de l'acouphène diurne avec son lot de conséquences sur la qualité de vie, il ne faut...
Les déficits en nutriments peuvent induires l'apparition et l'aggravation des symptômes acouphéniques

Acouphènes et carences alimentaires : existe-t-il un lien entre les deux ?

Le système auditif est une mécanique bien huilée qui, à l'instar d'autres parties de l'organisme, peut se gripper lorsque certains minéraux, protéines et vitamines...
L'inhibition résiduelle est un phénomène déclenché par une stimulation acoustique qui tend à diminuer de manière partielle ou totale l'intensité de l'acouphène

Traitement des acouphènes : comment agit l’inhibition résiduelle ?

Décrite en 1971 par le professeur Feldman, l'inhibition résiduelle est un phénomène de réduction temporaire de l'acouphène qui survient spontanément après que l'on ait exposé...

Retrouvez-nous sur Facebook et Youtube !

332FansLike
939SubscribersSubscribe
Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial