Acouphène : en quoi consiste la Thérapie Sonore Fonctionnelle ?

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Comment la Thérapie Sonore Fonctionnelle entend-elle reprogrammer nos cellules nerveuses et auditives ?
La Thérapie Sonore Fonctionnelle, technique relativement récente, est-elle une piste prometteuse ? Ce sujet-expert entend vous fournir des clés de compréhension afin que vous puissiez appréhender cette option thérapeutique qui peut parfois sembler complexe au premier abord.

La Thérapie Sonore Fonctionnelle est l’application récente d’une nouvelle science, baptisée génodique, laquelle date des années 1970. Bien que la TSF, en matière de traitement des acouphènes, n’a été l’objet à ce jour que d’une seule étude clinique sérieuse, il n’en demeure pas moins que la piste thérapeutique mérite que l’on s’y penche. Articulée autour de séances d’écoutes ciblée, la TSF, qui est une sonothérapie, entend reprogrammer les cellules de l’oreille interne ainsi que certaines aires nerveuses en lien avec les acouphènes. Pour mener à bien cet ambitieux objectif, la Thérapie Sonore Fonctionnelle utilise des fréquences sonores très spécifiques sensées agir directement sur les protéines situées dans nos cellules auditives.  C’est grâce à ces « frappes chirurgicales » sonores extrêmement pointues que la TSF affiche l’ambition de pouvoir corriger les court-circuits qui sont à l’origine des symptômes acouphéniques. Zoom sur un procédé innovant qui a le mérite d’interpeller de part son originalité et les premiers résultats obtenus lors d’un essai clinique.

🖊 Ci-dessous, un court résumé en vidéo. Pour plus de plus amples informations sur ce sujet Acouphène et Thérapie Sonore Fonctionnelle, parcourez le dossier complet situé sous la vidéo !

Une musique bien spécifique

La Thérapie Sonore Fonctionnelle est une application pratique du concept de protéodie dans le cadre du traitement des acouphènes. Comme nous le verrons un peu plus loin, cette forme de thérapie a été testée dès 2015 par le Dr Jacques Aime, ORL en chirurgie cervico-faciale, sur 100 patients acouphéniques.

Qu’est ce qu’une protéodie ?

Notion centrale dans la Thérapie Sonore Fonctionnelle, le terme protéodie est issu de la contraction des mots protéine et mélodie. Littéralement, la protéodie désigne la musique des protéines. Mais avant d’aller plus loin dans la compréhension, il est indispensable de faire un zoom sur les protéines, et notamment sur leur fonction clé au sein de l’organisme.
Présentes dans tous les être vivants, les protéines en constituent le matériaux essentiel, tant sur le plan de la construction que sur celui du bon fonctionnement de l’organisme. Celles-ci interviennent dans de nombreuses fonctions vitales telles que le transport de l’oxygène dans le sang, l’activation des processus et réponses immunitaires ou encore le renouvellement des tissus musculaires et osseux.
Les briques qui constituent ces protéines sont nommées acides aminées. Il s’agit de petites molécules qui, selon la manière dont elles se combinent entre elles, vont déterminer quelle sera la structure et la fonction de la protéine ainsi fabriquée.

Les recherches de Joël Sternheimer

Joël Sternheimer, docteur en physique des particules, propose la théorie* selon laquelle à chaque acide aminée correspond une « onde d’échelle » laquelle peut être transcrite, après analyse de sa fréquence, en une note de musique. La protéodie par donc du postulat que les différentes notes ainsi créées permettraient d’entrer en communication profonde avec l’organisme.
*Les travaux de Joël Sternheimer sur les protéodies ont fait l’objet d’un brevet validé par un jugement de la chambre de recours de l’Office Européen des brevets en 2004, qui fait jurisprudence en Europe.

Objectif : stimuler ou inhiber chaque protéine

Les mélodies issues de ces fréquences spécifiques extraites de l’analyse des ondes d’échelle permettraient, in fine, de stimuler ou bien d’inhiber la synthèse des différentes protéines qui participent à notre métabolisme. On appelle « résonance d’échelle » la combinaison mélodique des différentes ondes émises par les acides aminées qui forment chaque protéine.
Ce qui est intéressant, notamment dans le cadre du traitement des acouphènes, c’est que ces différentes fréquences peuvent être transcrite en notes et donc, en musique. Le système auditif de l’être humain peut donc être soumis directement à une piste sonore laquelle pourra être soit stimulatrice, soit inhibitrice vis à vis de chaque protéine.

Selon la théorie développée par Joël Sternheimer, un appareil prévu à cet effet pourrait donc influer sur l’organisme et le métabolisme des êtres vivants, via des fréquences sonores spécifiques. En effet, l’utilisation de protéodies pourrait influencer jusqu’à l’expression même des gènes grâce à leur action sur les protéines. Ajoutons que ce processus se ferait sans impacter directement l’intégrité du gène.

La Thérapie Sonore Fonctionnelle pour traiter les acouphènes

La Thérapie Sonore Fonctionnelle repose sur des séances d’écoute ciblée. Comme nous l’avons vu, elle utilise certaines fréquences sonores pour intervenir sur la bio-synthèse des protéines. Chez le patient acouphénique, l’objectif sera de modifier la perception des bruits parasites en interférant sur les protéines qui se situent au niveau de l’oreille interne et dans certaines zones cérébrales, notamment le cortex auditif.

Agir directement au niveau de l’oreille interne

Ce que l’on nomme oreille interne est l’aire du système auditif qui englobe le vestibule, dévolu à l’équilibre, ainsi que la cochlée dont la fonction est de transformer les sons perçus en influx nerveux, ces derniers étant ensuite traités par le cerveau. Remplie d’un liquide appelé endolymphe, l’oreille interne est en outre tapissée de cellules sensorielles appelées cellules ciliées.
C’est donc au niveau de l’oreille interne que se joue, dans une large mesure, la façon dont les sons que nous percevons seront traités. On sait aujourd’hui, par exemple, que le vieillissement de la cochlée engendre une dégradation des cellules ciliées et que cette dégénérescence est de nature à créer un « son fantôme » qui peut rapidement évoluer vers un acouphène subjectif.
La Thérapie Sonore Fonctionnelle, en s’adressant directement aux protéines présentes dans l’oreille interne, permettraient de stimuler ou bien encore d’inhiber certaines des réactions qui s’opèrent dans cette zone avec, in fine, la promesse de pouvoir reparamétrer les dysfonctionnements qui occasionnent les symptômes acouphéniques.

Instaurer un dialogue avec les cellules nerveuses et cochléaires

Selon la protéodie utilisée, il serait donc possible de stimuler ou d’inhiber l’activité même des cellules nerveuses ainsi que celles qui se trouvent dans la cochlée. Cette modulation de l’activité cellulaire serait rendue possible par le fait de pouvoir ajuster le dosage de certains neuromédiateurs, neurotransmetteurs et protéines impliqués dans l’influx nerveux.
Pour simplifier, les ondes émises en direction de l’oreille interne pourraient permettre de faire varier le degré de réactivité et d’excitation d’une cellule auditive. Nous pouvons allègrement imaginer que si tel est le cas, une diminution de l’activité nerveuse pourrait effectivement engendrer une moindre présence des symptômes acouphéniques.

On sait aujourd’hui que la perception d’acouphènes est étroitement corrélée au degré d’activité de certaines voies nerveuses et de certaines zones de système nerveux. Il parait pertinent de penser que le fait de ramener cette activité à un niveau plus bas peut être de nature à réguler les acouphènes.

L’étude menée par le Dr Jacques Aime sur 100 patients acouphéniques

Le Dr Jacques Aime est un ORL en chirurgie cervico-faciale, également membre de l’AFREPA, il dirige l’équipe pluridisciplinaire de Nîmes. L’étude qu’il a initié et mené durant 18 mois à mis à contribution 100 patients acouphéniques.
Suite à cette étude, un ouvrage intitulé « Acouphènes et Protéodies », dont le Docteur Jacques Aime est l’auteur, a été édité. Vous pourrez en savoir plus sur le site des éditions Quintessence.

L’importance de soigner les conditions d’écoute

Il découle de cette étude qu’un certain nombre de conditions préalables sont requises si l’on a pour objectif que l’efficacité du travail thérapeutique soit optimisée.
✔ Outre l’utilisation d’un casque bonnette adapté, il serait recommandé de procéder à des séances d’écoutes une à trois fois dans la journée. La durée de celles-ci devrait tourner autour de 10 minutes.
✔ Les séances d’écoute doivent, pour être pleinement efficaces, se dérouler en état de relaxation. Il va sans dire que toute autre activité tierce ne saurait être menée simultanément.
✔ En outre, il apparaît important de prévoir une période de repos post-séance. Cela consoliderait les effets de l’écoute.
✔ Il est à noter que, en amont de tout protocole de Thérapie Sonore Fonctionnelle, il sera impératif de consulter un spécialiste ORL. Cela permettra d’établir un bilan étiopathogénique – qui étudie les causes et facteurs d’une maladie ou d’un symptôme – des acouphènes.

Un protocole sur trois mois

Le protocole de Thérapie Sonore Fonctionnelle tel que développé par le Dr Jacques Aime préconise un étalement sur trois mois avec trois consultations intégrées. La première aura pour objectif de définir quel est le registre de séquences musicales le plus adapté au patient. La seconde consultation est en quelque sorte un rendez-vous de suivi qui aura pour finalité d’évaluer les progrès obtenus et, éventuellement, de procéder à un ajustement des séquences musicales. Enfin, la troisième consultation, laquelle interviendra au bout des trois mois de traitement, sera l’occasion de faire un bilan global.
Il est à noter que, après ce trimestre de protocole, il sera toujours possible d’envisager une prolongation du traitement si cela apparaît pertinent.

Des premiers résultats encourageants

Quels résultats cette étude sur 100 personnes a-t-elle permis de mettre en lumière ? En premier lieu, il apparaîtrait que près de 70 patients rapportent des effets plus ou moins positifs. Ce groupe de personnes est constitué de ceux qui s’estiment « guéris », de ceux qui estiment que le traitement a produit des résultats « satisfaisants », de ceux qui qualifient les effets obtenus de « moyens » et, enfin, de ceux qui considèrent les résultats comme « insuffisants ».
La piste de la Thérapie Sonore Fonctionnelle semble donc prometteuse même si, pour pouvoir valider pleinement la portée de cette étude Française, il serait idéal de disposer de retours d’expériences plus nombreux ainsi que d’études cliniques menées à plus grande échelle. Quoi qu’il en soit, la TSF avec utilisation de protéodies demeure une voie innovante qu’il conviendra de suivre de près.
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