L’acouphène peut-il trouver son origine dans un problème cervical ?

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Cette image illustre le lien qui existe entre les problèmes cervicaux et l'acouphènes.
Les troubles et tensions situés au niveau des vertèbres cervicales peuvent-ils engendrer des symptômes acouphéniques ?

On sait aujourd’hui que le niveau de tension musculaire impacte directement certaines fonctions du corps ainsi que les perceptions associées. Mais qu’en est-il des tensions cervicales ? Celles-ci peuvent-elles réellement engendrer l’apparition et / ou l’augmentation de symptômes acouphéniques ? Si il on a longtemps On sait aujourd’hui que le niveau de tension musculaire impacte directement certaines fonctions du corps ainsi que les perceptions associées. Mais qu’en est-il des tensions cervicales ? Celles-ci peuvent-elles réellement engendrer l’apparition et / ou l’augmentation de symptômes acouphéniques ? Si il on a longtemps soupçonné une possible corrélation de cette nature, il est à présent avéré qu’il existe un lien de causalité entre les deux phénomènes. Il sera intéressant de comprendre ce qu’est un acouphène somatosensoriel et comment ce dernier peut découler d’un trouble cervical tel que l’arthrose ou l’entorse. Il sera également pertinent de se pencher sur les solutions proposées notamment celles qui visent à normaliser la tension musculaire présente dans la zone concernée. En outre, nous verrons qu’il est plus qu’urgent d’adopter certaines saines habitudes afin de se prémunir de tout risque de déclenchement, d’aggravation ou bien encore de rechute. Enfin, nous verrons comment les thérapies brèves axées sur la détente corporelle peuvent se révéler efficaces pour moduler la problématique acouphénique. 

Ci-dessous, un court résumé en vidéo. Pour plus de plus amples informations sur ce sujet acouphènes et cervicales, parcourez le dossier complet situé sous la vidéo.

Les acouphènes somatosensoriels

Sont qualifiés de somatosensoriels les symptômes acouphéniques liés à des tensions situées dans la zone du visage, du cou, de la nuque et de la mâchoire. Souvent accompagnés de complications annexes telles que des douleurs, des migraines ou de vertiges, ce type d’acouphènes se révèlent être minoritaires. En effet, ces derniers ne représenteraient que, tout au plus, 7% des cas.
Cette catégorie d’acouphènes est donc moins liée à une pathologie affectant l’appareil auditif qu’à un dysfonctionnement touchant la région crânio-cervicale. Les facteurs déclenchant peuvent être de différentes natures. Citons par exemple les cas de traumatismes crâniens ou cervicaux, les cas consécutifs à une mauvaise posture, notamment de la tête, ainsi que les cas de bruxisme, notamment nocturne, durant lesquels le patient manifeste des serrements et grincements de dents involontaires.

La causalité cervicale

Le corps humain compte sept vertèbres cervicales, numérotées de C1 à C7, qui nous permettent d’avoir une une ample mobilité gestuelle de la tête. Situées au niveau du cou, ces vertèbres sont cependant assez vulnérables et il n’est pas rare qu’un traumatisme ou bien encore un dysfonctionnement puisse entraîner une cascade de troubles plus ou moins dérangeants. Citons par exemple les céphalées, les vertiges, les névralgies faciales, les insomnies, les douleurs dans la région de l’épaule ainsi que, bien entendu, de possibles symptômes acouphéniques.
Parmi les causes possibles de troubles cervicaux pouvant occasionner des acouphènes, on peut mentionner l’arthrose cervicale ainsi que l’entorse cervicale, deux pathologies dont on sait aujourd’hui qu’elles peuvent être liées de façon très étroite à l’apparition de symptômes acouphéniques.

L’arthrose cervicale

L’arthrose désigne un phénomène rhumatismal caractérisé par une usure du cartilage présent dans l’articulation. Cette usure, qui peut-être prématurée ou bien liée à l’âge, engendre souvent des douleurs ainsi qu’une perte d’amplitude gestuelle. Lorsqu’elle touche les vertèbres cervicales, l’arthrose peut engendrer des acouphènes.
Il n’est pas rare que cette pathologie se manifeste par des douleurs qui surgissent par poussées. Cela expliquerait par ailleurs la raison pour laquelle certains patients connaissent des fluctuations de leurs symptômes acouphéniques.
Notons également que l’arthrose cervicale peut déboucher sur la formation d’ostéophytes lesquelles sont des excroissances osseuses. Ces dernières, lorsqu’elle en viennent à compresser les artères vertébrales, vont affecter le flux sanguin lequel sera alors réduit au niveau du cerveau. Lorsque la réduction du volume sanguin s’opère dans des régions proches du cou et des oreilles, les perturbations circulatoires engendrées peuvent créer des sensations auditives étranges telles quedes acouphènes pulsatiles.

L’entorse cervicale

A la différence de l’arthrose qui est un phénomène d’usure articulaire, l’entorse cervicale désigne un traumatisme dans la région du cou des vertèbres cervicales. Ce traumatisme peut provenir de multiples causes tels que, par exemple, un coup du lapin, l’utilisation d’une mauvais oreiller ou bien encore d’une posture inadéquate. Le fameux torticolis, si invalidant, est souvent la manifestation d’une entorse cervicale.

Les différents types de traitements envisageables

Seront ici abordés les traitements qui visent à normaliser la tension musculaire, un certains nombre de conseils pratiques pour éviter de développer des tensions cervicales ainsi que l’apport des thérapies brèves telles que la Sophrologie.

Les traitements qui visent à normaliser la tension musculaire

La tension continue qu’exercent les muscles sur les vertèbres cervicales est de nature à renforcer l’intensité des symptômes acouphéniques. C’est la raison pour laquelle il est sera pertinent d’apaiser la région cervicale en effectuant un travail sur l’enrobage musculaire présent dans la zone.
L’ostéopathe ainsi que le chiropracteur parviendra parfois à réduire le niveau de tension, notamment dans la région de l’oreille, contribuant ainsi à une possible diminution des acouphènes. Le thérapeute utilisera pour ce faire des pressions ainsi que des manipulations visant à installer une détente salvatrice.
A noter qu’il est vivement recommandé de pratiquer certains exercices visant à assouplir les muscles sous-occipitaux, communément appelés muscles verniers, lesquels sont impliqués dans les mouvements fins de la tête. Ces assouplissements peuvent par exemple être effectués via des rotations autour de l’articulation atlanto-occipitale, c’est à dire autour de la première vertèbre cervicale.

Le travail sur les points Gachettes et points Sensibles

C’est lors d’une récente étude menée par le professeur Sanchez et ses collègues sur 11 patients acouphéniques présentant des douleurs récurrentes au niveau de la région crânio-cervicale, qu’ont été mis en évidence les effets bénéfiques de certaines pressions digitales des points Sensibles et des points Gachettes Myo-faciaux. C’est grâce à des pressions digitales, c’est à dire avec l’aide de leurs doigts, que les membres de l’équipe du professeur Sanchez sont parvenus à moduler l’acouphène chez 5 patients, soit près de la moitié d’entre eux.
Il a également été mis en évidence l’efficacité des injections locales répétées d’anesthésiants ou de stéroïdes dans les points Gachettes Myo-faciaux situés dans certains muscles ipsilatéraux tels que le masséter, le ptérygoïdien (mâchoire), le trapèze ainsi que le sternocléidomastoïdien. Ces injections ciblées ont pu diminuer de manière temporaire le niveau de tension musculaire, soulager la douleur cervicale et ainsi diminuer voire, supprimer, les symptômes acouphéniques associés. Concernant la durée des effets bénéfiques, ceux-ci ont pu être constaté sur un laps de temps allant de quelques semaines à quatre mois.

Le massage

Dans la lignée des techniques visant à restaurer une certaine détente musculaire dans la région cervicale afin de neutraliser les symptômes acouphéniques, le massage tombe à point nommé. En effet, il apparaîtrait comme un excellent remède capable de traiter efficacement les tensions situées au niveau du cou, des trapèzes et de la nuque. Il sera ici recommandé d’utiliser des huiles essentielles telles que celles de genièvre, de pin, de lavande ou bien encore de romarin lesquelles fourniront un surplus de chaleur propice à installer encore plus de détente musculaire. La stratégie du massage consiste à réduire la rigidité des muscles afin de neutraliser les tensions. De plus, ces techniques ancestrales permettent également de stimuler la circulation sanguine dans la zone ciblée.

Le chauffage de la zone

Toujours dans l’optique de favoriser la détente musculaire, il sera vivement conseillé de placer un coussin chauffant, ou bien encore une bouillotte (non-brûlante) sous le cou. Cela en diminuera la raideur tout en dynamisant le flux sanguin.

Le geste de Brahma

Cette posture nous vient du Yoga. Elle consiste à pivoter la tête de manière lente, de gauche à droite, en répétant ce cycle plusieurs fois. Lors de cet exercice, il convient de veiller à ce que le nez trace une ligne droite sur un fil imaginaire. Inutile de dépasser l’épaule ni de chercher à aller en butée. Il faut que le geste demeure agréable et qu’il n’occasionne aucune tension supplémentaire.

L’utilisation d’un coussin à la balle d’épeautre

Nos modes de vie modernes nous infligent leurs lots de postures inadaptées et de positions douteuses, causes de raideurs cervicales. Une solution consiste en l’utilisation d’un coussin à la balle d’épeautre lequel possède la particularité de ne pas se tasser. Son action vertueuse sur la région cervicale provient du fait que ce type de coussin aide au bon maintien de la tête tout en engendrant une détente musculaire bienvenue.
Voici la recette : il vous faut vous munir d’un coussin cervical rempli de balle d’épeautre puis de placer celui-ci au four, à 80°, durant 10 minutes. Une fois le délai passé, ôtez le du four et couvrez le délicatement d’un linge de coton. Placez vous ensuite en position couchée, sur le dos, en veillant à bien envelopper votre nuque du coussin ainsi préchauffé. L’action apaisante et relaxante due à l’ergonomie et à la chaleur diffuse du coussin devrait vous aidez à diminuer les tensions cervicales.

L’utilisation du curcuma pour ses vertus anti-inflammatoires

Le curcuma, plante herbacée vivace originaire d’Inde et de Malaisie, possède certaines propriétés anti-inflammatoires susceptibles de canaliser et d’apaiser les douleurs. En outre, il exercerait également une action bénéfique sur la circulation sanguine. Afin de profiter pleinement de ses bienfaits, il est possible de consommer celui-ci en supplémentation, par exemple en en mélangeant une cuillère à café dans un verre de lait de chèvre préalablement chauffé à feu doux.

Conseils pratiques pour éviter de développer des tensions cervicales

En parallèle aux traitements curatifs, il sera pertinent d’opter pour une stratégie à long terme en mettant en place quelques bonnes pratiques qui aideront à prévenir un éventuel retour des tensions et douleurs.

✔ Lors d’un trajet en voiture, il sera opportun de remonter l’appui-tête afin de soulager les muscles de la nuque.
✔ Durant la journée, notamment en cas de travail sédentaire, il sera bienvenu de se lever plusieurs fois et de changer de position aussi souvent que possible.
✔ Lors d’un appel téléphonique, il sera recommandé d’utiliser un kit main libre filaire afin d’éviter toute contracture au niveau du cou, des trapèzes et de l’épaule.
✔ Il sera également opportun de privilégier la chaise au tabouret car la première permet de soulager le dos en s’y appuyant.
✔ Durant toute manœuvre consistant à soulever un objet lourd, veiller à bien plier les genoux afin d’éviter les blessures au niveau du dos.
✔ Investir dans un oreiller ergonomique adapté à la position de sommeil afin d’éviter l’installation de tensions nocturnes.
✔ Rehausser systématiquement les écrans d’ordinateur afin que ceux-ci se trouvent au niveau des yeux.
✔ Eviter de porter des poids importants sur le dos, éviter les sacs à main trop lourd.

L’apport des thérapies brèves

Certaines thérapies brèves telles que la Sophrologie, l’Hypnothérapie et les Thérapies comportementales cognitives disposent d’outils qui permettent d’obtenir des états de relaxation et de détente maximum. Il sera pertinent d’apprendre à utiliser ces outils, au travers de 5 ou 6 séances spécifiques, afin d’accéder à ces états apaisés durant lesquels l’ensemble des tensions musculo-squelettiques vont baisser d’un cran voire, disparaître.
Nous avons reçu le témoignage d’un jeune homme qui, après s’être familiarisé avec certaines techniques méditatives judicieuses, est parvenu à relaxer intensément l’ensemble du système musculaire présent dans la zone maxilo-auriculaire (mâchoire et oreille). Résultat, le jeune homme est parvenu à moduler la perception de ses acouphènes grâce à ce travail de relaxation ciblée.

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