Près d’une personne sur quatre, en France, s’endormirait tous les soirs avec un casque ou une paire d’écouteurs rivées aux oreilles. Ce type de technologie acoustique, avec l’essor des smartphones, est désormais présente à tous les coins de rue. Or, il a été prouvé à maintes reprises que ce type d’usage était de nature à augmenter les risques en matière de troubles auditifs et d’acouphènes. Quelle stratégie de prévention faut-il envisager ? Vers quel matériel devons-nous nous orienter ? Quels sont les principes en vigueur concernant les volumes sonores ? Pourquoi le MP3 est plus nocif que la haute définition ? Qu’est ce que le Noise Canceling et comment fonctionne les casques à conduction osseuse ? Que vous soyez atteint d’acouphènes ou que vous souhaitiez simplement éviter la survenue de ceux-ci, ce sujet vous propose un tour d’horizon des recommandations en matière d’écoute ainsi qu’un large panel de solutions afin que vous puissiez envisager de réconcilier plaisirs de la musique avec hygiène auditive.
Ci-dessous, une courte introduction vidéo. Pour plus d’informations et de détails sur ce sujet Acouphènes-Casque audio, nous vous invitons à parcourir le dossier complet situé sous la vidéo.
Des chiffres alarmants
Cette forte propension à utiliser frénétiquement leur mobile pour écouter de la musique induit immanquablement des conséquences sur le plan auditif. Très logiquement, il apparaît que plus de 40% des 18-34 ans rapportent avoir déjà perçu des sensations de type acouphène.
A la lumière de ces statistiques, il est évident qu’une corrélation existe entre ces nouveaux usages et leur impact néfaste sur la santé de l’appareil auditif. C’est la raison pour laquelle, depuis quelques années, un nombre croissant de professionnels nous met en garde contre une utilisation inadéquate des casques, écouteurs et autres oreillettes audio.
Quel est le niveau sonore à respecter ?
Deux mots sur la nature du son
Lorsque cette onde parvient à nos oreilles, la pression due au déplacement de l’onde va alors s’exercer sur le tympan. Celui-ci est une sorte de membrane fibreuse logée entre l’oreille externe et l’oreille moyenne et dont la fonction est de récolter les vibrations occasionnées par les différents sons afin de les transmettre à la chaîne ossiculaire.
Lorsque le son est fort, la membrane vibre vigoureusement et la pression engendrée peut abîmer les cellules sensorielles également appelées cellules ciliées. En cas de volume élevé, ces cellules peuvent même être arrachées. C’est ce qui engendre la perte d’audition ainsi que, potentiellement, la survenue d’acouphènes.
Une histoire de décibels
Or, il apparaît qu’un jeune sur cinq reconnait écouter de la musique plus de 5 heures par jour avec des volumes allant parfois au delà de 100 dB. A titre de comparaison, ce niveau sonore équivaut à celui d’une sirène de pompier ou de police. 100 dB est également la limite maximale légale imposée aux fabricants de smartphones.
Les décibels (dB) indiquent l’intensité réelle du son. Les décibels pondérés A (dbA) correspondent au volume sonore réellement perçu par l’auditeur. Il est à la fois intéressant et inquiétant de constater qu’à 103 dbA, seulement 7 minutes d’écoute suffisent pour occasionner douleurs et, potentiellement, dommages internes.
Les inconvénients de la compression MP3
Prenons un exemple : si l’on analyse un morceau de musique classique non compressé à l’aide d’un sonomètre, on se rend compte qu’un écart de 10 à 20 dB peut être constaté entre les moments joués Piano et les moments joués Forte. Maintenant, si l’on analyse à nouveau le même morceau de musique mais cette fois-ci dans sa version compressée, il apparaît que cet écart se réduit à 2 dB. Cela pose un problème car l’oreille, pour respirer et souffler un peu, a besoin de ces écart de volume. Or, en étalonnant les niveaux sonores de façon moins riche, la compression MP3 vient enlever ces temps de repos.
C’est la raison pour laquelle il est conseillé de privilégier les format en haute définition qui préservent le relief de la musique. Cela vous évitera de monter inconsciemment le volume pour tenter de mieux profiter de la piste audio.
Casques et écouteurs : comment préserver son audition et éviter d’aggraver ses acouphènes ?
Faites des régulièrement des pauses
En effet, comme le souligne pertinemment l’ingénieur en acoustique et président-fondateur de la Semaine du son Christian Hugonnet, le problème n’est seulement lié au volume d’écoute. La notion de temps est également très importante, d’où la nécessité d’intercaler des pauses.
En guise de récapitulatif, retenez qu’il est recommandé de limiter à 20h cumulées par semaine l’écoute à 90dB.
Privilégiez les environnements calmes
Afin de minimiser l’exposition à ce risque, il est vivement conseillé de privilégier une écoute dans des lieux calmes tels que les parcs ou encore le domicile si ce dernier n’est pas exposé à des bruits ambiants trop forts.
Évitez les mélanges à risque
Casque ou écouteurs : quelle est l’option la moins risquée ?
De leur côté, les écouteurs semblent présenter d’avantage de risques car ils nécessitent d’être insérés dans le conduit auditif. Cela laisserait supposer que leur propriété compressive est d’autant plus grande et que leur impact sur le système auditif est plus prononcé.
Les différents types d’écouteurs
Zoom sur les écouteurs intra-auriculaires
Sur ce point, le président du Syndicat National des Médecins spécialisés en ORL et chirurgie Cervico-Faciale présente un avis divergent. En effet, selon ses dires, il serait plus judicieux d’opter pour ce type d’écouteurs en lieu et place d’un casque fermé. C’est la présence d’un orifice sur les écouteurs, laquelle permettrait de faire diminuer la pression acoustique, qui expliquerait cette préférence.
Prenez garde aux fréquences aigus
C’est une des raisons pour lesquelles, traditionnellement, on a coutume de considérer que les casques matelassés constituent une meilleure option. En effet, il semblerait que la restitution musicale soit d’une qualité supérieure. En outre, le fait que ce type de casques soit bien mieux isolés pourrait freiner la tendance qu’ont les utilisateurs à augmenter le volume pour couvrir le bruit ambiant.
Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse d’un modèle de type casque ou bien d’un modèle de type écouteur, il apparaît judicieux de plafonner l’usage de celui-ci à 50 dB, soit la moité du volume sonore maximum. Ceci va dans le sens d’une recommandation de l’INPES.
Les nouvelles solutions technologiques qui préservent l’appareil auditif
Le Noise Canceling : une option séduisante
Casque à réduction active
Cette prouesse acoustique que permet d’obtenir certains types de casques est un sérieux atout sur le plan de l’isolation sonore. Le casque créé ainsi une sorte de bulle de silence au sein de laquelle l’utilisateur pourra profiter de sa musique en toute sérénité. Cette technologie requiert la présence de microphones externes, de signaux correcteurs ainsi qu’un système de filtration.
Casque à réduction passive
Casque à conduction osseuse
De plus, il est à noter que le risque d’infection du conduit auditif se trouve réduit par le fait qu’aucun corps étranger n’est inséré dans l’oreille. Sur le plan des acouphènes, cette solution parait séduisante car elle évite tout trauma au niveau de l’oreille interne.
Surexposition à la musique : les signes qui doivent vous alerter
✓ En premier lieu, il s’agit de se méfier de la sensation d’oreille « cotonneuse ». En effet, ce symptôme peut indiquer une fatigue auditive. La perception est souvent décrite par l’impression d’entendre avec un « voile ».✓ En second lieu, il convient de s’alerter à la moindre baisse soudaine d’audition (hypoacousie). Notamment au niveau des fréquences aigus lesquelles sont souvent les premières victimes d’une fatigue ou d’un trauma auditif.✓ Enfin, il est important de prêter attention à tout symptôme d’hyperacousie, laquelle se caractérise par le fait d’entendre les sons de manière beaucoup plus forte.
Petite inversion entre les circum et supra, mais très intéressant. Merci