[INFOGRAPHIE] : Combien de personnes souffrent d’acouphènes en France ?

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Ce visuel illustre l'article dédié à l'acouphénie dans la population Française
Les acouphènes sont un réel problème de santé public, au niveau mondial avec 250 millions de personnes affectées et au sein de la population Française avec une quinzaine de millions de femmes et d'hommes en proie à ce parasitage sonore.

L’acouphénie, un phénomène mondial

Globalement, les différentes études menées de part la planète semblent indiquer qu’environ 250 millions de femmes et d’hommes souffrent d’acouphène. Il apparaît également que plus de la moitié de ces personnes ne bénéficie d’aucune prise en charge.
Avant d’aborder plus en profondeur les chiffres de l’acouphénie en France, notons que 30 millions d’Américains et 10 millions d’Allemands se déclarent atteints de parasitages sonores acouphéniques.
Si l’on en croit les diverses enquêtes menées en Europe occidentale, 1 adulte sur 10 percevrait un acouphène, ce dernier étant dans la majorité des cas considéré comme « non agressif ».

Prévalence des acouphènes au sein de la population Française 

En premier lieu il est important de comprendre que, dans 90% des cas, l’acouphène proviendrait d’une altération des cellules sensorielles qui tapissent l’oreille interne. Ces lésions cellulaires pouvant être la conséquence d’un traumatisme acoustique, d’une infection ou bien tout simplement la résultante du vieillissement normal (ou anticipé) du système auditif.
Côté pyramide des âges il ressort que 43% des « papy – boomers », populations nées entre 1946 et 1964, seraient sujet à des acouphènes.

Plus d’un quart des Français souffrirait d’acouphènes 

Selon les dernière estimations parues dans l’enquête Ifop-JNA 2018 à la veille de la 21ème journée nationale de l’audition, il y auraient en France entre 14 à 17 millions de personnes acouphéniques. Parmi eux, 2 à 4 millions en souffriraient de manière permanente.

Plus inquiétant, 1 personnes sur 2 avoue avoir déjà ressenti des bourdonnements ou sifflements d’oreille au moins une fois. Ce taux grimpe même à 56% parmi la population des 16-34 ans, tendant à prouver que les plus jeunes sont de plus en exposés au risque acouphénique.

Proportion des acouphènes épisodiques et chroniques

Chez plus du quart des personnes sondées (26,74%), les symptômes ressentis sont épisodiques. Cela signifie qu’ils se manifestent « de temps en temps ». Si l’on prend comme base statistique les chiffres avancés précédemment, cela représente tout de même 12,3 millions de personnes en France.

Plus préoccupants, les acouphènes permanent qui se manifestent quotidiennement, de jour comme de nuit, toucheraient 8% de la population, soit 3,7 millions de femmes et d’hommes en France. Parmi eux, 1,6 millions considèrent que leurs symptômes sont « agressifs » et 300 000 vont même jusqu’à les qualifier d’intolérables.
En progression constante du fait du vieillissement de la population et de l’augmentation des facteurs de risques, l’acouphénie progresserait à un rythme de 200 000 nouveaux cas par an.

Prévalence des acouphènes au sein des populations jeunes

D’après un sondage réalisé pour l’association Journée nationale de l’audition (JNA) en partenariat avec la Fondation pour l’audition et France Acouphènes, il ressort que 56% des 15-17 ans disent ressentir ou avoir déjà ressenti des bourdonnements ou sifflements d’oreille. Ce chiffre se stabilise à 49% chez les 18-24 ans.
Côté facteurs à risques, il faut savoir que 91% des 15-17 ans avouent utiliser un casque audio dans les transports afin d’écouter de la musique. Or nous savons que les transports publics étant des environnements bruyants, la tentation est grande de monter le volume de son smartphone. Ce sont ces décibels supplémentaires qui augmentent considérablement le risque de lésion au sein du système auditif.

Pour plus d’informations sur le sujet, nous vous invitons à découvrir notre top article ▶ Acouphène et casque audio : comment les concilier ?

La baisse de l’acuité auditive chez les jeunes

Plus d’un tiers des plus de 35 ans déclare une légère perte d’audition. Cette proportion s’établit à 22% chez les jeunes de moins de 35 ans qui sont atteints d’acouphènes, un chiffre grimpant à 27% parmi la tranche des 25-34 ans. A noter également que 9% des 15-17 ans rapportent une perte auditive majeure.

Ces statistiques sont parlantes car elles mettent le doigt sur un problème de santé public. Les populations les plus jeunes, de plus en plus exposées aux bruits environnementaux et aux outils technologiques, sont de plus en plus victimes d’acouphènes. Or, on sait aujourd’hui que les symptômes acouphéniques sont étroitement corrélés à la baisse de l’acuité auditive.

L’impact des acouphènes chez les jeunes 

Toute personne qui a déjà ressenti des acouphènes au cours de sa vie sait que ce type de manifestation parasite est capable d’impacter l’humeur, l’équilibre psychologique ainsi que les comportements et relations.

En toute logique, les différentes enquêtes tendent à montrer qu’en présence d’une acouphénie, les 25-34 ans deviennent ainsi plus irritables (43%) en même temps qu’ils s’isolent socialement (33%). De même, ils sont 37% à se dire plus anxieux et 33% se considèrent moins gais.
Ainsi, il ressort que les jeunes acouphéniques présentent des écarts de 7 à 10 points si on les compare à un panel d’individus non sujets aux acouphènes. Si ces écarts peuvent paraître modérés, ils suffisent largement à polluer la vie de ces jeunes lesquels présentent également une porosité supérieure aux épisodes dépressifs.

La perception des acouphènes au quotidien

Selon les différents sondages menés auprès de la population Française, il apparaît que 88% des individus acouphéniques considèrent leurs symptômes comme gênants. En outre il semblerait que, chez 8 personnes sur 10, le parasitage sonore ait des conséquences néfastes sur les capacités de concentrations et de compréhension.
D’une manière générale, si l’on prend en compte la population globale (acouphéniques et non-acouphéniques), les divers audits réalisés par l’association JNA indiquent que 65% des salariés expriment un sentiment d’envahissement du au brouhaha constant dans lequel ils baignent au quotidien.

Les croyances des Français quant à l’origine des acouphènes

>Il est intéressant de comprendre comment la population appréhende les symptômes acouphéniques. Près de 4 personnes sur 10 pensent que ce phénomène provient de troubles auditifs et psychologiques, précisant au passage que la fraction qui pense que les acouphènes sont uniquement d’ordre psychologique demeure minime (de l’ordre des 3%).

Près de 1 personne sur 2 pense que l’acouphène est causé par un choc (par exemple une chute ou un coup du lapin) ou bien encore un traumatisme acoustique (concert, boîte de nuit, pétard, bricolage, etc.). 4 personnes sur 10 estiment que le trouble provient d’activité banales liées à la vie quotidienne et 38% lient l’acouphène à des facteurs professionnels.

Enfin, près d’un tiers des sondés pense que l’anomalie peut-être causé par une dégénérescence physique ou bien un problème de santé. A noter que 26% des répondants pensent que les acouphènes peuvent être déclenché par un bouleversement émotionnel.

Pour plus d’informations sur le sujet, nous vous invitons à découvrir notre top article ▶ L’acouphène peut-il apparaître suite à un choc émotionnel ?

Les croyances des Français quant aux différents traitements envisageables  

Lorsqu’on leur pose la question quant aux traitement éventuels qu’ils envisagent pour traiter leurs acouphènes, 30% optent pour les solutions médicamenteuses, 7% choisissent de s’orienter vers les appareils auditifs et seulement 4% imaginent une intervention chirurgicale.

Fait notable et révélateur du pessimisme qui entoure le traitement des acouphènes, 53% des personnes interrogées répondent qu’il n’y a « rien à faire ». Un fatalisme vraisemblablement induit par un défaut d’information provenant de certains praticiens qui semblent ignorer que des solutions alternatives telles que la Sophrologie ou les TCC existent et que ces dernières viennent régulièrement en aide à des centaines d’acouphéniques en soulageant leurs symptômes, notamment sur la plan émotionnel.
L’impact des acouphènes sur la vie quotidienne
Chez les adultes âgés de 25 à 34 ans, 43% des répondants estiment que leurs acouphènes impactent leur vie professionnelle. En outre, 37% considèrent qu’ils affecte leur vie familiale et leur capacité à profiter pleinement de leurs loisirs.
Au global, 35% des sondés associent leurs acouphènes à une hausse de leur irritabilité, 26% à un surplus d’anxiété, 22% à une diminution de leur gaieté et 20% à un repli sur soi. Il apparaît également que 12% des acouphéniques se déclarent « plus dépressifs ».
Côté relations sociales, près de 9 personnes sur 10 déclarent que les acouphènes entraînent des difficultés à comprendre ou bien entendre son interlocuteur. Deux tiers des sondés estiment que l’acouphène est la cause de problèmes quant à l’accomplissement de tâches quotidiennes. Enfin, côté sommeil, plus de 7 acouphéniques sur 10 lient le parasitage sonore dont il sont sujets à des difficultés à s’endormir ou bien à des insomnies.
Les relations avec le corps médical
Autant le dire tout de suite, il y a ici un gros travail à effectuer. En effet, il s’avère que seuls 33% des acouphéniques ont consulté un professionnel de santé au sujet de leurs symptômes. Chez les moins de 35 ans, près de 8 personnes sur 10 n’ont jamais procédé à un contrôle de leur audition.
A leur décharge, les différentes enquêtes montrent que 54% des patients qui consultent au sujet de leurs acouphènes ne se voient suggérer aucune solution de traitement. Il y a donc une réelle lacune qu’il convient de réparer en proposant systématiquement des solutions alternatives éprouvées telles que, par exemple, l’application Diapason laquelle permet de soulager les symptômes acouphéniques grâce à une thérapie numérique.

Sans surprise, il ressort des différents sondages que 34% des patients s’orientent naturellement vers leur médecin généraliste tandis que 29% privilégient L’oto-rhino-laryngologiste (ORL). Enfin, une partie minime des patients (10%) choisissent de consulter d’autres spécialistes.

Suivi auditif : des progrès à faire

Comme nous l’expliquions plus haut, il est urgent de sensibiliser les individus à la nécessité de faire des bilans auditifs réguliers. En effet, il s’avère que deux tiers des Français n’ont jamais effectué de tel bilan. Chez les moins de 35 ans, ce chiffre grimpe à près de 80%.

Chez les plus de 65 ans, plus d’une personnes sur deux a déjà procédé à un bilan de l’audition. Cela s’explique par le fait que les populations seniors bénéficient en général d’un suivi renforcé.

Les chiffres de l’hyperacousie en France

Comment aborder les statistiques relatives aux acouphènes sans évoquer l’hyperacousie, un dysfonctionnement parfois connexe, qui se traduit par une hypersensibilité aux bruits environnants. Bien souvent, les symptômes hyperacousiques s’avèrent même plus invalidants et pénibles que les sifflements et bourdonnements d’oreille. Cette hypersensibilité concernerait, selon les récentes enquêtes, environ 8% de la population.

Comme nous venons de le mentionner, ces deux symptômes sont souvent associés. En effet, il s’avère que 44% des acouphéniques seraient également sujets à une hyperacousie. A noter que chez les 15-17 ans, cette anomalie serait deux fois plus répandue avec une prévalence de 16% au sein de cette population adolescente.

L’impact de l’hyperacousie sur la vie quotidienne

Concernant les effets délétères de l’hyperacousie, 66% des personnes qui en sont victimes déclarent que ce mal perturbe leur vie sociale et familiale. Plus d’un individus sur deux avouent que cette hypersensibilité impacte leurs loisirs. Ils sont également 47% à rapporter que leur vie professionnelle est ainsi polluée. Enfin, côté vie intime, plus d’un tiers des personnes interrogées pensent que l’hyperacousie a un impact néfaste.

La liste des effets secondaires indésirables atteste d’une irritabilité accrue chez 7 personnes sur 10, d’un sommeil perturbé chez 1 personne sur 2, d’une anxiété plus forte dans 48% des cas et d’une tendance au repli sur soi chez 46% des individus hyperacousiques. A noter également que, dans 28% des cas, des symptômes dépressifs semblent corrélés au dysfonctionnement auditif.

Enfin, il apparaît que seul un quart des sondés en a fait part à son médecin ce qui constitue, au vue des dispositifs psychologiques possibles, un réel problème de communication dans le cadre de la relation patient / médecin-traitant.

Pour plus d’informations sur le sujet, nous vous invitons à découvrir notre dossier spécial ▶ Qu’est ce que l’hyperacousie ?

Ci-dessous, les principales sources utilisées dans le cadre de la rédaction de cet article :
▶ Enquête Ifop-JNA 2018 « Acouphènes et hyperacousie : fléaux du XXIe siècle ? »
▶ Enquête Ifop-JNA « Le smartphone : ami ou ennemi de notre santé auditive ? »

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